OSER DALI, ENFIN
Posté par Erasmy , jeudi 2 juillet 2015 à 22:20
Gare de Perpignan, 50 années après
Oser Dali, enfin. Des perspectives prometteuses !
Dali devant la gare de Perpignan (1965)
La gare de Perpignan aura donc enfin un "Espace Salvador Dali" ! Voilà la vraie bonne nouvelle du Cinquantenaire. L'appel (que j'ai lancé en désespoir de cause le 2 juin 2015) a suscité une seule réaction positive. Car "Osez Dali, enfin" a sensibilisé Robinson Osorio, le jeune directeur du "Centre del Mόn", que j'ai pu voir le 18 juin dans des conditions très prometteuses. Les circonstances de cette rencontre providentielle méritent une explication.
A l'occasion de la préparation des célébrations du 50e anniversaire du voyage historique de Salvador Dali à la Gare de Perpignan (27 août 1965), j'ai participé à l'Hôtel de Ville à une réunion de concertation, convoquée par l'adjoint chargé de la Culture, Mr Michel Pinell. J'ai compris rapidement que les idées commémoratives ne volaient pas très haut, puisque les organisateurs ont décidé d'honorer le passage triomphal du génial surréaliste catalan par une simple animation de rue. Ma proposition personnelle d'un "Hommage pictural à Dali", réalisé par le collectif créatif des "Héritiers de Dali" à la nouvelle gare TGV et soutenue par le Maire, a été écartée sans la moindre concertation.
On mesure l'absurdité de la situation quand on apprend le même jour, 21 mai 2015, par le quotidien catalan L'Indépendant que le "Centre del Mόn" est à vendre ! Le gigantesque projet avait été lancé en 2005 par des promoteurs espagnols, qui ont investi + 120 millions d'euros pour donner une forte dimension européenne à la nouvelle gare TGV sur la ligne express Paris-Barcelone. Cet ambitieux complexe immobilier de 6 niveaux comprend un hôtel, des bureaux et 12.000 m2 de surfaces commerciales, sans parler d'un parking souterrain de 969 places. L'ensemble architectural avait été baptisé "Centre del Mόn" en référence aux proclamations de Salvador DALI, qui avait découvert en 1963 dans le hall de l'ancienne station ferroviaire le "centre de l'univers" de sa cosmogonie paranoïaque-critique. Ouvert en 2010, le projet tournait progressivement en désastre commercial. De nombreuses boutiques ont fermé dans la galerie commerciale, boudées par les consommateurs.
Faute de stratégie crédible, on a cherché en vain des solutions pour sauver ce complexe désastreux du fiasco définitif. L'objectif consiste à revitaliser le "Centre del Mόn" pour faire revenir la clientèle désabusée. A Perpignan, on manquait d'idées de relance....
Curieusement, personne n'a jamais évoqué le phénomène Dali parmi les solutions stratégiques de redémarrage. Cet oubli paraît d'autant plus étrange que le délirant communiquant Salvador Dali a fait au cours des années 1960 et 1970 une publicité fabuleuse à la gare de Perpignan, dont il clamait en 1979 sous la coupole de l'Académie Française, comme sur toutes les scènes médiatiques de la planète, que la "gare de Perpignan est le Centre de l'Univers". A Perpignan, on a compris "Centre du Monde". Pendant des décennies, le peintre avait expédié ses toiles créées à Cadaqués par la station ferroviaire française de la SNCF pour échapper aux contraignants contrôles du Franquisme.
Le génie créatif de Dali bénéficie toujours d'un fascinant impact populaire. Sa rétrospective de 2012 /13 avait attiré 790.098 visiteurs payants au Centre Pompidou. Et le Teatro-Museo Dali de Figueras - distant de 50 KM au sud - connaît chaque année une fréquentation internationale de 1.500.000 fans (!), venus du monde entier. RIEN à Perpignan, même pas une plaque commémorative pour rappeler les nombreux passages dalirants du Maître.
Quand j'ai retrouvé le "Wagon de Dali" à Saint-Assiscle, en 1986, j'avais suggéré à la Ville de Perpignan plusieurs projets de monuments Dali, en vain. Lorsque j'ai rencontré Robinson Osorio le 18 juin 2015, j'ai trouvé pour la première fois une oreille attentive à mes idées originales, susceptibles de relancer le rêve à Perpignan. Il s'agit d'ouvrir au "Centre del Mόn", nouvelle gare TGV, un espace muséographique consacré à Salvador Dali. On a évoqué des idées surréalisantes très réalistes, doublées de projections magiques d'une irrésistible force motrice.
Pour 2015, il est trop tard pour des raisons de timing et de budget. Mais pour l'inauguration de la nouvelle gare TGV en 2016 (?), j'ai pris date avec Mr Robinson Osorio, manager lucide. Perpignan aura un lieu de mémoire dédié à Dali, dont la radiation planétaire va sauver le "Centre del Mόn" et laver l'honneur de "l'Infidelissima Vila" !
Roger Michel ERASMY,
auteur & animateur dalinien depuis 1984. ●
1er juillet 2015
Dali devant la gare de Perpignan (1965)
La gare de Perpignan aura donc enfin un "Espace Salvador Dali" ! Voilà la vraie bonne nouvelle du Cinquantenaire. L'appel (que j'ai lancé en désespoir de cause le 2 juin 2015) a suscité une seule réaction positive. Car "Osez Dali, enfin" a sensibilisé Robinson Osorio, le jeune directeur du "Centre del Mόn", que j'ai pu voir le 18 juin dans des conditions très prometteuses. Les circonstances de cette rencontre providentielle méritent une explication.
A l'occasion de la préparation des célébrations du 50e anniversaire du voyage historique de Salvador Dali à la Gare de Perpignan (27 août 1965), j'ai participé à l'Hôtel de Ville à une réunion de concertation, convoquée par l'adjoint chargé de la Culture, Mr Michel Pinell. J'ai compris rapidement que les idées commémoratives ne volaient pas très haut, puisque les organisateurs ont décidé d'honorer le passage triomphal du génial surréaliste catalan par une simple animation de rue. Ma proposition personnelle d'un "Hommage pictural à Dali", réalisé par le collectif créatif des "Héritiers de Dali" à la nouvelle gare TGV et soutenue par le Maire, a été écartée sans la moindre concertation.
On mesure l'absurdité de la situation quand on apprend le même jour, 21 mai 2015, par le quotidien catalan L'Indépendant que le "Centre del Mόn" est à vendre ! Le gigantesque projet avait été lancé en 2005 par des promoteurs espagnols, qui ont investi + 120 millions d'euros pour donner une forte dimension européenne à la nouvelle gare TGV sur la ligne express Paris-Barcelone. Cet ambitieux complexe immobilier de 6 niveaux comprend un hôtel, des bureaux et 12.000 m2 de surfaces commerciales, sans parler d'un parking souterrain de 969 places. L'ensemble architectural avait été baptisé "Centre del Mόn" en référence aux proclamations de Salvador DALI, qui avait découvert en 1963 dans le hall de l'ancienne station ferroviaire le "centre de l'univers" de sa cosmogonie paranoïaque-critique. Ouvert en 2010, le projet tournait progressivement en désastre commercial. De nombreuses boutiques ont fermé dans la galerie commerciale, boudées par les consommateurs.
Faute de stratégie crédible, on a cherché en vain des solutions pour sauver ce complexe désastreux du fiasco définitif. L'objectif consiste à revitaliser le "Centre del Mόn" pour faire revenir la clientèle désabusée. A Perpignan, on manquait d'idées de relance....
Curieusement, personne n'a jamais évoqué le phénomène Dali parmi les solutions stratégiques de redémarrage. Cet oubli paraît d'autant plus étrange que le délirant communiquant Salvador Dali a fait au cours des années 1960 et 1970 une publicité fabuleuse à la gare de Perpignan, dont il clamait en 1979 sous la coupole de l'Académie Française, comme sur toutes les scènes médiatiques de la planète, que la "gare de Perpignan est le Centre de l'Univers". A Perpignan, on a compris "Centre du Monde". Pendant des décennies, le peintre avait expédié ses toiles créées à Cadaqués par la station ferroviaire française de la SNCF pour échapper aux contraignants contrôles du Franquisme.
Le génie créatif de Dali bénéficie toujours d'un fascinant impact populaire. Sa rétrospective de 2012 /13 avait attiré 790.098 visiteurs payants au Centre Pompidou. Et le Teatro-Museo Dali de Figueras - distant de 50 KM au sud - connaît chaque année une fréquentation internationale de 1.500.000 fans (!), venus du monde entier. RIEN à Perpignan, même pas une plaque commémorative pour rappeler les nombreux passages dalirants du Maître.
Quand j'ai retrouvé le "Wagon de Dali" à Saint-Assiscle, en 1986, j'avais suggéré à la Ville de Perpignan plusieurs projets de monuments Dali, en vain. Lorsque j'ai rencontré Robinson Osorio le 18 juin 2015, j'ai trouvé pour la première fois une oreille attentive à mes idées originales, susceptibles de relancer le rêve à Perpignan. Il s'agit d'ouvrir au "Centre del Mόn", nouvelle gare TGV, un espace muséographique consacré à Salvador Dali. On a évoqué des idées surréalisantes très réalistes, doublées de projections magiques d'une irrésistible force motrice.
Pour 2015, il est trop tard pour des raisons de timing et de budget. Mais pour l'inauguration de la nouvelle gare TGV en 2016 (?), j'ai pris date avec Mr Robinson Osorio, manager lucide. Perpignan aura un lieu de mémoire dédié à Dali, dont la radiation planétaire va sauver le "Centre del Mόn" et laver l'honneur de "l'Infidelissima Vila" !
Roger Michel ERASMY,
auteur & animateur dalinien depuis 1984. ●
1er juillet 2015