LE SYNDROME DE POULIDOR
Posté par Erasmy , samedi 6 août 2011 à 23:07
Les Frères SCHLECK : magnifiques perdants ?
Le 98e Tour de France s’est terminé dimanche dernier, 24 juillet 2011, à Paris par la victoire du coureur australien Cadel Evans. Andy (2e) et Frank Schleck (3e) figurent sur le podium. Pour le cyclisme luxembourgeois , cette double place d’honneur est une référence historique. Du jamais vu dans l’histoire du Tour, malgré les nombreuses fratries qui ont marqué le cyclisme international, dont les frères Bobet, les Coppi, les Altig, les Petterson, les Jalabert …..
Le Grand-Duché a des raisons légitimes d‘être fier de ce prestigieux résultat sportif de ses deux champions, qui ont marqué le Tour de France 2011 de leur panache, une fois de plus. Chapeau, les gars ! Ici, en France, les frères Schleck bénéficient d’un énorme capital de sympathies auprès du grand public des connaisseurs, qui restent admiratifs de leurs exploits autant que de leur gentillesse coutumière, reflet d’une bonne éducation luxembourgeoise.
Mais en fait, des milliers de supporters luxembourgeois - à commencer par ceux qui ont fait le voyage dans les Alpes, armés du drapeau national – sont restés sur leur faim. Après tant de prometteuses performances, depuis des années, on s’attendait à une victoire, soyons francs. Ce nouvel échec correspondrait-il à une malédiction ? Ce que j’ai pu vérifier depuis 2007, c’est que la brillante carrière sportive des frères Schleck correspond à un indiscutable phénomène de prédestination. En voici les preuves chronologiques.
Depuis une dizaine d‘années, je réside à Jurançon (Pyrénées Atlantiques) , où je poursuis une ambitieuse profession littéraire, consacrée essentiellement au destin du peintre-visionnaire Salvador Dali. Le 24 juillet 2007, à l’occasion de la journée de repos du Tour de France à Pau, j’avais rencontré Johny Schleck, que je connais depuis une quaran-taine d’années. Nous avons eu un entretien à propos du cyclisme luxembourgeois, de ses réalités, de ses défauts et de l’immense espoir que faisait naître l’émergence d‘une nouvelle génération de coureurs, à commencer par ses 2 fils Frank et Andy. Johny Schleck a consenti à me livrer plus tard par E-mail les dates de naissance de sa progéniture.
Le résultat de mon étude fut prodigieux et mettait en évidence des signes révélateurs. En effet, l’itinéraire des 3 enfants Schleck est balisé d’indices irréfutables marqués de prestigieux repères du sport cycliste international. Pour faire court, voici les indications chiffrées de ce qu’il faut bien appeler une pré-destination familiale :
1° Frank Schleck est né le 15 avril 1980, sous la même date de calendrier que Raymond Poulidor (15-04-1936) ;
2° Andy Schleck est né le 10 juin 1985, comme Jean Robic (10.06.1921), vainqueur du Tour de France 1947 ;
3° Steve Schleck est né le 30 novembre 1976, jour de la saint André (ou Andy), comme Laurent Jalabert (30-11-68). Steve, ancien coureur cycliste, est
Président du Fanclub Frank & Andy Schleck (voir sous www.schleckfans.com).
En conclusion, il est permis d’affirmer que la famille Schleck constitue une «dynastie» de coureurs cyclistes, dont les membres les plus doués sont promis à de grands exploits. En septembre 2008, j’en ai parlé à Raymond Poulidor que j’ai rencontré au Lac de Vassivière à l'occasion d’une exposition surréaliste à Saint-Léonard-de-Noblat (Limousin). Le populaire champion m’a raconté à l'époque dans quelles circonstances il avait déjeuné en 1962 avec Salvador Dali et Amanda Lear. Il m'a fait part également de toute la sympathie qu'il éprouvait pour Johny Schleck et ses fils. L’objectivité de mon analyse m’oblige à constater que Poulidor (189 victoires) et Jalabert (176 victoires) n’ont jamais remporté le Tour de France.
L’auteur Roger Erasmy avec Raymond Poulidor
Le nouvel «échec» des Schleck dans le Tour de 2011 m’oblige à redouter un «syndrome de Poulidor», qui les condamnerait à jouer éternellement les perdants magnifiques. En 2011, ils ont brillé en montagne tout en faisant preuve d’insuffisances graves dans l'unique étape contre la montre (pourtant réduite à seulement 42,5 KM). Alors ? Notez que le Tour de France 2012 partira de Liège (B) et que Jean Robic est d’origine ardennaise. Pour Andy Schleck – brillant vainqueur de la classique ardennaise Liège-Bastogne-Liège 2009 - cela devrait constituer le signal d’une 5e tentative enfin victorieuse.
Roger ERASMY
ancien coureur cycliste (amateur)
écrivain luxembourgeois résidant en France ●
www.erasmy-dali.com