JAPON : LA THEORIE DES CATASTROPHES
Posté par Erasmy , jeudi 17 mars 2011 à 12:33
Quand les prémonitions de Dali se réalisent
LA SERIE DES CATASTROPHES BROSSEE PAR DALI
Survenue le 11 juin 1982, la mort de Gala avait précipité la déchéance du génial artiste. Salvador Dali fut effondré, désemparé du fait de la disparition du seul être, auquel il avait fait confiance depuis 52 ans. Le peintre abandonnait rapidement son atelier mythique de Cadaqués-Port Lligat pour aller s'intaller au château Castell de Pubol au-dessus de la crypte qui abritait la sépulture de sa muse adorée.
Le séjour à Pubol allait marquer le déclin de l'artiste. Dali broyait du noir. Il n'avait plus envie de vivre et il avait peur de mourir. Malgré la dépression qui le diminuait, l'artiste vieillissant continuait à peindre. Du moins, il essayait - à 78 ans - de créer laborieusement des toiles souvent maladroites, qui reflétaient la dégradation de ses capacités physiques. Dali recevait quasiment tous les jours la visite de son seul ami et confident Antonio Pitxot, auquel il dictait ses intuitions, marquées d'un stupéfiante lucidité.
Parmi les cinquante huiles réalisées à Pubol, une bonne dizaine d'oeuvres font partie de ce que le peintre a appelé lui-même "La Série des Catastrophes". En 1983, Salvador Dali avait soudain décidé de concentrer son travail sur le phénomène des catastrophes. Cet ultime projet a été largement influencé par la réflexion scientifique du brillant mathématicien français René Thom, inventeur de la "théorie des catastrophes". L'ensemble de ces toiles tardives se distingue par l'illustration angoissée de symboles tordus, essentiellement des meubles et des violencelles, comme également la représentation de configurations topologiques et de contorsions humaines.
L'imagination du peintre n'était plus motivée par le caprice, le désir ou le rêve. Le sens de ces ultimes créations était dicté par une volonté intuitive de peindre des images significatives en phase avec les réalités de l'existence. Le pressentiment de catastrophes imminentes allait d'ailleurs trouver rapidement une démonstration flagrante. Dans la nuit du 29 au 30 août 1984, un incendie accidentel se déclenchait à Pubol dans la chambre à coucher du peintre. L'ensemble du mobilier fut détruit par le feu. Dali s'en tirait providentiellement avec de graves brûlures, qui nécessitaient son hospitalisation urgente dans une clinique huppée de Barcelone. Ce qu'il y a d'étrange dans cet événement, c'est que le sinistre correspondait exactement à la catastophe illustrée par Dali un an plus tôt sous le titre "Lit et deux tables de nuit attaquant férocement un violoncelle". Voir ci-après la reproduction cauchemardesque.
Série des Catastrophes" (Dali, 1983)
Dans sa "Lettre ouverte à Salvador Dali" (paru en 1966 chez Albin Michel), le peintre-visionnaire avait annoncé que "mes idées actuelles seront claires dans une quarantaine années ..." ! L'accomplissement historique des visions de Dali était donc prévu pour le début du XXIe siècle, quatre décennies après les années soixante. Nous y sommes. A noter que les grandes catastrophes du siècle illustrées par Dali correspondent à des réalités apocalyptiques de la première décennie du 3e Millénaire. Le peintre-visionnaire a notamment pressenti l'attaque terroriste d'Al Qaïda contre le World Trade Center de New York. Depuis l'attentat meurtrier du 11 septembre 2001, les désastres se suivent sous forme de guerres meurtrières, d'attentats sanglants ou de gigantesques pannes industrielles, relayés par des cataclysmes inouïs causés par des phénomènes naturels.
Les grandes catastrophes, qui se sont produites depuis le début du siècle, ont marqué les esprits. Le cyclone Katrina a ravagé la Louisiane fin août 2005 en faisant 1.500 victimes dans la région de la Nouvelle-Orléans, construite derrière des digues sous le niveau de la mer. Le tsunami de Sumatra avait fait en décembre 2004 près de 300.000 victimes et le séisme de Haïti du 12 janvier 2010 en a compté 230.000. Le 20 avril 2010, l'éruption du volcan islandais Eyjafjöll fut accompagnée de jets de lave et de projections de cendres, qui allaient paralyser le trafic aérien dans l'hémisphère nord. On se souvient également de la marée noire, survenue le 20 avril 2010 dans le golfe du Mexique par l'explosion de la plate-forme de forage Deepwater Horizon de la compagnie britannique BP. Les ingénieurs-pompiers ont mis trois mois et demi pour colmater le puits de pétrole, qui était à l'origine de la pire catastrophe pétrolière maritime jamais vécue. Le pluies diluviennes et les inondations, qui ont sinistré la Chine, L'Inde et le Pakistan au mois d'août ont marqué un été meurtrier, qui s'est terminé en Russie par des centaines d'incendies dues à une canicule historique.
La France n'a pas été épargnée par les catastrophes naturelles. La tempête Xinthia a dévasté une partie de la côte atlantique dans la nuit du 27 au 28 février 2010. En Vendée, l'ouragon a emporté les digues en accélérant la montée des eaux sous l'effet conjugué des vents violents et de fortes marées. Les communes de La Faute-sur-Mer et de l'Aiguillon ont été duremenet touchées par le raz-de-marée, qui a fait 29 victimes pour un bilan national de 53 morts. En juin 2010, de fortes intempéries se sont abattues sur le Var, causant de sérieuses dévastations dans la vallée de l'Argens entre Roquebrune et Fréjus. Ce phénomène météorologique exceptionnel a provoqué la mort de 25 personnes et nécessité l'évacuation d'un millier de sinistrés.
La planète entière est désormais exposée à des cataclysmes inattendus, dont les conséquences sont souvent agravées par le fait de négligences humaines. A la mi-janvier 2011, au Brésil, des pluies torrentielles ont dévasté la région montagneuse située à une centaine de kilomètres au nord de Rio de Janeiro. Les glissements de terrain et les torrents de boue ont tout emporté sur leur passage : arbres, maisons et voitures. Le bilan s’élève à plus de 700 morts et 14.000 sinistrés. Selon les experts, l’ampleur de cette catastrophe s’expliquerait du fait de la conjonction de phénomènes météorologiques exceptionnels et des conséquences de l’urbanisation sauvage. Certains scientifiques attribuent ce déluge au phénomène de «La Nina» et au dérèglement climatique de la planète. Les médias brésiliens ont parlé de la pire catastrophe naturelle dans l’histoire du pays.
JAPON : L'APOCALYPSE EN 3 TEMPS
11 mars 2011. Retenez la date, car elle figure désormais dans les chroniques des grandes catastrophes de l’Histoire de la planète. Le 11 mars 2011, un violent séisme s’est produit au large de la côte nord-est du Japon à la suite d’un affaissement de la plaque tectonique. La secousse, d’une magnitude de 8,9 (reclassée 9) sur l’échelle de Richter, fut très longue, supérieure à 2 minutes. Tokyo a été sérieusement ébranlée par le tremblement de terre, considéré comme le plus puissant séisme jamais enregistré dans l’archipel. La secousse tellurique fut suivie d’un tsunami dévastateur, qui projeta une vague monstrueuse de plus de 10 mètres de haut vers les côtes situées à environ 300 kilomètres au nord de la capitale nippone.
Le tsunami japonais du 11.3.2011 (Photo SIPA Press)
De vastes zones du littoral pacifique furent submergées par des torrents de boue charriant des déchets, engloutissant tout sur leur passage, véhicules, maisons et bâtiments industriels. Le raz-de-marée causait de graves dégâts et faisait de nombreuses victimes, noyées sous le déferlement des eaux. 80.000 habitations furent détruites. Le bilan provisoire faisait état de dizaines de milliers de morts et de disparus. Le nord de l’île a été ravagé par ce sinistre de dimension historique, qui générait des inquiétudes planétaires. L’économie du Japon, 3e puissance du monde, fut totalement paralysée. L’énergie inouïe du séisme, suivi de l’action d’un tsunami colossal, a fait reculer de 2,4 mètres des parties entières de l’archipel nippon. Plus stupéfiant, le tremblement de terre semble avoir provoqué un déplacement de l’axe de la Terre de 10 centimètres.
Mais le pire restait à venir. Car l’enchaînement des effets destructeurs des deux catastrophes naturelles successives allait produire une 3e conséquence terrifiante sous forme d’accident nucléaire. Les centrales nucléaires situées en bordure de l’océan avaient apparemment résisté au puissant séisme, mais elles furent lourdement touchées par le tsunami. Ebranlées par les secousses, inondées par la vague géante, plusieurs centrales de la zone sinistrée ont subi rapidement des pannes de refroidissement, suivies de l’explosion de plusieurs réacteurs. Cinq millions de foyers furent privés d‘électricité et de chauffage, l’eau courante faisait défaut et la nourriture manquait. Des centaines de milliers de personnes furent évacuées sous la neige dans la région de Fukushima, devenue ville fantôme à la suite des fuites de radioactivité mortelles, consécutives aux incendies des réacteurs. Avares d’informations claires, les autorités avaient du mal à maîtriser la crise nucléaire majeure qui se précisait.
Chose extrêmement rare, au 5e jour, 16 mars 2011, l’empereur du Japon Akihito, profondément préoccupé, est apparu à la télévision pour lancer un message historique en annonçant qu’il allait prier pour la sécurité de ses compatriotes. Pendant ce temps-là, les répliques du tremblement de terre reprenaient et le taux de radiation augmentait d’une manière inquiétante. A 240 kilomètres de Tokyo, les réacteurs de la centrale de Fukushima surchauffaient et les tentatives d’arrosage par hélicoptère se révélaient peu efficaces. Dans le nord-est de l’archipel, les rejets radioactifs s’intensifiaient. Désormais, la catastrophe échappait à tout contrôle. Engagés dans une tragique course contre la montre, des sauveteurs héroïques luttaient désespérément pour éviter un nouveau Tchernobyl. Dans la mégalopole nippone de Tokyo, 35.000.000 citoyens attendaient dans l’angoisse l’évolution de la spirale infernale en guettant la tournure météorologique du nuage radioactif. Le pays se préparait désormais à une impensable terreur nucléaire.
Une fois de plus, le Japon allait plonger dans un cauchemar. Le pays du soleil-levant vivait un nouveau scénario apocalyptique, dont on a toujours du mal à mesurer les conséquences. On se souvient de l’horreur causée en 1945 par l’explosion de la première bombe atomique de l’Histoire, qui avait fait 150.00 victimes à Hiroshima. Cet événement tragique eut lieu le 6 août 1945, jour de la Transfiguration, qui est la fête du Salvador pour le Espagnols. Troublé par ce chaos stratégique, Salvador Dali a inventé ce jour-là la «peinture nucléaire».
Survenue le 11 juin 1982, la mort de Gala avait précipité la déchéance du génial artiste. Salvador Dali fut effondré, désemparé du fait de la disparition du seul être, auquel il avait fait confiance depuis 52 ans. Le peintre abandonnait rapidement son atelier mythique de Cadaqués-Port Lligat pour aller s'intaller au château Castell de Pubol au-dessus de la crypte qui abritait la sépulture de sa muse adorée.
Le séjour à Pubol allait marquer le déclin de l'artiste. Dali broyait du noir. Il n'avait plus envie de vivre et il avait peur de mourir. Malgré la dépression qui le diminuait, l'artiste vieillissant continuait à peindre. Du moins, il essayait - à 78 ans - de créer laborieusement des toiles souvent maladroites, qui reflétaient la dégradation de ses capacités physiques. Dali recevait quasiment tous les jours la visite de son seul ami et confident Antonio Pitxot, auquel il dictait ses intuitions, marquées d'un stupéfiante lucidité.
Parmi les cinquante huiles réalisées à Pubol, une bonne dizaine d'oeuvres font partie de ce que le peintre a appelé lui-même "La Série des Catastrophes". En 1983, Salvador Dali avait soudain décidé de concentrer son travail sur le phénomène des catastrophes. Cet ultime projet a été largement influencé par la réflexion scientifique du brillant mathématicien français René Thom, inventeur de la "théorie des catastrophes". L'ensemble de ces toiles tardives se distingue par l'illustration angoissée de symboles tordus, essentiellement des meubles et des violencelles, comme également la représentation de configurations topologiques et de contorsions humaines.
L'imagination du peintre n'était plus motivée par le caprice, le désir ou le rêve. Le sens de ces ultimes créations était dicté par une volonté intuitive de peindre des images significatives en phase avec les réalités de l'existence. Le pressentiment de catastrophes imminentes allait d'ailleurs trouver rapidement une démonstration flagrante. Dans la nuit du 29 au 30 août 1984, un incendie accidentel se déclenchait à Pubol dans la chambre à coucher du peintre. L'ensemble du mobilier fut détruit par le feu. Dali s'en tirait providentiellement avec de graves brûlures, qui nécessitaient son hospitalisation urgente dans une clinique huppée de Barcelone. Ce qu'il y a d'étrange dans cet événement, c'est que le sinistre correspondait exactement à la catastophe illustrée par Dali un an plus tôt sous le titre "Lit et deux tables de nuit attaquant férocement un violoncelle". Voir ci-après la reproduction cauchemardesque.
Série des Catastrophes" (Dali, 1983)
Dans sa "Lettre ouverte à Salvador Dali" (paru en 1966 chez Albin Michel), le peintre-visionnaire avait annoncé que "mes idées actuelles seront claires dans une quarantaine années ..." ! L'accomplissement historique des visions de Dali était donc prévu pour le début du XXIe siècle, quatre décennies après les années soixante. Nous y sommes. A noter que les grandes catastrophes du siècle illustrées par Dali correspondent à des réalités apocalyptiques de la première décennie du 3e Millénaire. Le peintre-visionnaire a notamment pressenti l'attaque terroriste d'Al Qaïda contre le World Trade Center de New York. Depuis l'attentat meurtrier du 11 septembre 2001, les désastres se suivent sous forme de guerres meurtrières, d'attentats sanglants ou de gigantesques pannes industrielles, relayés par des cataclysmes inouïs causés par des phénomènes naturels.
Les grandes catastrophes, qui se sont produites depuis le début du siècle, ont marqué les esprits. Le cyclone Katrina a ravagé la Louisiane fin août 2005 en faisant 1.500 victimes dans la région de la Nouvelle-Orléans, construite derrière des digues sous le niveau de la mer. Le tsunami de Sumatra avait fait en décembre 2004 près de 300.000 victimes et le séisme de Haïti du 12 janvier 2010 en a compté 230.000. Le 20 avril 2010, l'éruption du volcan islandais Eyjafjöll fut accompagnée de jets de lave et de projections de cendres, qui allaient paralyser le trafic aérien dans l'hémisphère nord. On se souvient également de la marée noire, survenue le 20 avril 2010 dans le golfe du Mexique par l'explosion de la plate-forme de forage Deepwater Horizon de la compagnie britannique BP. Les ingénieurs-pompiers ont mis trois mois et demi pour colmater le puits de pétrole, qui était à l'origine de la pire catastrophe pétrolière maritime jamais vécue. Le pluies diluviennes et les inondations, qui ont sinistré la Chine, L'Inde et le Pakistan au mois d'août ont marqué un été meurtrier, qui s'est terminé en Russie par des centaines d'incendies dues à une canicule historique.
La France n'a pas été épargnée par les catastrophes naturelles. La tempête Xinthia a dévasté une partie de la côte atlantique dans la nuit du 27 au 28 février 2010. En Vendée, l'ouragon a emporté les digues en accélérant la montée des eaux sous l'effet conjugué des vents violents et de fortes marées. Les communes de La Faute-sur-Mer et de l'Aiguillon ont été duremenet touchées par le raz-de-marée, qui a fait 29 victimes pour un bilan national de 53 morts. En juin 2010, de fortes intempéries se sont abattues sur le Var, causant de sérieuses dévastations dans la vallée de l'Argens entre Roquebrune et Fréjus. Ce phénomène météorologique exceptionnel a provoqué la mort de 25 personnes et nécessité l'évacuation d'un millier de sinistrés.
La planète entière est désormais exposée à des cataclysmes inattendus, dont les conséquences sont souvent agravées par le fait de négligences humaines. A la mi-janvier 2011, au Brésil, des pluies torrentielles ont dévasté la région montagneuse située à une centaine de kilomètres au nord de Rio de Janeiro. Les glissements de terrain et les torrents de boue ont tout emporté sur leur passage : arbres, maisons et voitures. Le bilan s’élève à plus de 700 morts et 14.000 sinistrés. Selon les experts, l’ampleur de cette catastrophe s’expliquerait du fait de la conjonction de phénomènes météorologiques exceptionnels et des conséquences de l’urbanisation sauvage. Certains scientifiques attribuent ce déluge au phénomène de «La Nina» et au dérèglement climatique de la planète. Les médias brésiliens ont parlé de la pire catastrophe naturelle dans l’histoire du pays.
JAPON : L'APOCALYPSE EN 3 TEMPS
11 mars 2011. Retenez la date, car elle figure désormais dans les chroniques des grandes catastrophes de l’Histoire de la planète. Le 11 mars 2011, un violent séisme s’est produit au large de la côte nord-est du Japon à la suite d’un affaissement de la plaque tectonique. La secousse, d’une magnitude de 8,9 (reclassée 9) sur l’échelle de Richter, fut très longue, supérieure à 2 minutes. Tokyo a été sérieusement ébranlée par le tremblement de terre, considéré comme le plus puissant séisme jamais enregistré dans l’archipel. La secousse tellurique fut suivie d’un tsunami dévastateur, qui projeta une vague monstrueuse de plus de 10 mètres de haut vers les côtes situées à environ 300 kilomètres au nord de la capitale nippone.
Le tsunami japonais du 11.3.2011 (Photo SIPA Press)
De vastes zones du littoral pacifique furent submergées par des torrents de boue charriant des déchets, engloutissant tout sur leur passage, véhicules, maisons et bâtiments industriels. Le raz-de-marée causait de graves dégâts et faisait de nombreuses victimes, noyées sous le déferlement des eaux. 80.000 habitations furent détruites. Le bilan provisoire faisait état de dizaines de milliers de morts et de disparus. Le nord de l’île a été ravagé par ce sinistre de dimension historique, qui générait des inquiétudes planétaires. L’économie du Japon, 3e puissance du monde, fut totalement paralysée. L’énergie inouïe du séisme, suivi de l’action d’un tsunami colossal, a fait reculer de 2,4 mètres des parties entières de l’archipel nippon. Plus stupéfiant, le tremblement de terre semble avoir provoqué un déplacement de l’axe de la Terre de 10 centimètres.
Mais le pire restait à venir. Car l’enchaînement des effets destructeurs des deux catastrophes naturelles successives allait produire une 3e conséquence terrifiante sous forme d’accident nucléaire. Les centrales nucléaires situées en bordure de l’océan avaient apparemment résisté au puissant séisme, mais elles furent lourdement touchées par le tsunami. Ebranlées par les secousses, inondées par la vague géante, plusieurs centrales de la zone sinistrée ont subi rapidement des pannes de refroidissement, suivies de l’explosion de plusieurs réacteurs. Cinq millions de foyers furent privés d‘électricité et de chauffage, l’eau courante faisait défaut et la nourriture manquait. Des centaines de milliers de personnes furent évacuées sous la neige dans la région de Fukushima, devenue ville fantôme à la suite des fuites de radioactivité mortelles, consécutives aux incendies des réacteurs. Avares d’informations claires, les autorités avaient du mal à maîtriser la crise nucléaire majeure qui se précisait.
Chose extrêmement rare, au 5e jour, 16 mars 2011, l’empereur du Japon Akihito, profondément préoccupé, est apparu à la télévision pour lancer un message historique en annonçant qu’il allait prier pour la sécurité de ses compatriotes. Pendant ce temps-là, les répliques du tremblement de terre reprenaient et le taux de radiation augmentait d’une manière inquiétante. A 240 kilomètres de Tokyo, les réacteurs de la centrale de Fukushima surchauffaient et les tentatives d’arrosage par hélicoptère se révélaient peu efficaces. Dans le nord-est de l’archipel, les rejets radioactifs s’intensifiaient. Désormais, la catastrophe échappait à tout contrôle. Engagés dans une tragique course contre la montre, des sauveteurs héroïques luttaient désespérément pour éviter un nouveau Tchernobyl. Dans la mégalopole nippone de Tokyo, 35.000.000 citoyens attendaient dans l’angoisse l’évolution de la spirale infernale en guettant la tournure météorologique du nuage radioactif. Le pays se préparait désormais à une impensable terreur nucléaire.
Une fois de plus, le Japon allait plonger dans un cauchemar. Le pays du soleil-levant vivait un nouveau scénario apocalyptique, dont on a toujours du mal à mesurer les conséquences. On se souvient de l’horreur causée en 1945 par l’explosion de la première bombe atomique de l’Histoire, qui avait fait 150.00 victimes à Hiroshima. Cet événement tragique eut lieu le 6 août 1945, jour de la Transfiguration, qui est la fête du Salvador pour le Espagnols. Troublé par ce chaos stratégique, Salvador Dali a inventé ce jour-là la «peinture nucléaire».